Remontons le temps……. Tout débute par une idée, un but : ce qui motive, justifie, nécessite un nouvel appareil.
De là commence une looooongue étude : quelle technologie (car à chacune son potentiel et sa mise en oeuvre), quels choix de composants. Puis les premiers schémas se posent sur le papier.
Les conceptions KALLYSTE sont toujours parties d’une page blanche, d’une recherche personnelle. Tel un système d’organes, un amplificateur se compose de différentes sections : préamplification, unités de puissance, alimentations, entrées, sorties…… etc. Autant de schémas à créer.
Puis viennent les premiers montages de test, partiels, les premières images sur l’écran de l’oscilloscope. Là, les choix sont validés ou modifiés. Il faut déjà des mois pour atteindre ce stade.
Lorsque tous les schémas sont validés, commence le dessin des circuits. Deux méthodes sont possibles : soit utiliser une fonction « routage » automatique qui, selon une liste de paramètres qu’on lui soumet, va dessiner les cheminements, soit le designer réalise seul le dessin des pistes. Pourquoi réaliser soi-même cette étape ? Car le programme de routage travaille en fonction des nécessités électroniques. Pas des contraintes supplémentaires nécessitées par un usage audiophile. Il fournira des chemins parfaits électroniquement, mais qui ne donneront pas l’excellence du résultat audible. Par exemple il ne prendra pas garde à la manière dont se côtoient et se superposent les chemins, faisant fi des possibles nuisances d’interaction. Chez KALLYSTE les circuits ont donc toujours été dessinés manuellement, fruits d’une réflexion qui prend en compte les paramètres importants pour le résultat sonore.
Ainsi naissent les unes après les autres chaque portion du schéma global, chaque fichier de fabrication des circuits imprimés. Le design de ces circuits est aussi fonction de l’implantation de chaque section dans l’appareil. Une logique de positionnement. Ceci influe sur les dimensions des circuits, outre leurs propres logiques de positionnement de leurs composants respectifs.
Une fois cette implantation déterminée, il convient de dessiner les coffrets. Les dimensions et l’esthétique (où sont placés les boutons, les branchements…) sont donc totalement dictées par la technique, jamais l’inverse. Voici donc résumé tout ce qui a précédé le jour actuel où nous entamons la fabrication, la concrétisation de toute cette étude.
Nous avons eu confirmation le 21 janvier qu’Amethyste serait l’objet d’un stand au High-End de Munich……. A cette date, la conception allait bon train, moyennant des soirées en tête-à-tête avec l’ordinateur, mais les quatre mois qui restaient sont devenus un étau dans lequel l’organisation de la réflexion puis de la concrétisation devaient coûte que coûte ne pas faillir.
Le squelette, l’armature de la mise en fabrication est aussi déterminé par le rythme des partenariats techniques. Communication des cahiers de charges et fichiers de travail à chacun, suivi de la réalisation, et espoir que chez chacun d’eux tout se déroulera sans encombre, …en mode “one shot”. Pendant ce temps, début du travail à la (fidèle) fraiseuse à commande numérique.
Il est difficile de se rendre compte, en voyant un amplificateur terminé, du nombre de pièces qui en composent le coffret. L’aspect mécanique est le plus méconnu de la construction. Dessus, dessous, flasques latérales, dissipateurs, supports, blindages, éléments d’assemblage, panneaux arrière, contre-faces avant, façades, ……. je crois que nous nous sommes arrêtés de compter à 45 mètres linéaires de parcours de la fraise…
Lorsque les pièces sont découpées, sur leur face visible et envers, chanfreinées, percées, taraudées, gravées, elles ne sont pas terminées pour autant, elles nécessitent un état de surface de finition méticuleux.
A noter que le sens de laminage est pris en compte dans la disposition des coupes dans les plaques d’aluminium. Pour Amethyste nous avons choisi le sens vertical, en accord avec les éléments de design esthétique.
Ainsi passent jours et semaines qui s’envolent du calendrier.
Avec plaisir nous voyons revenir les premiers éléments fabriqués en externe. Transformateurs, circuits imprimés.
Dans la famille KALLYSTE, chaque appareil bénéficie de l’expérience et des créations précédentes, mais n’est en rien une copie de l’existant. Amethyste repose schématiquement sur le niveau de conception du trio Defi / Duel, selon une puissance adaptée aux casques, et dans des nécessités de dimensions raisonnables ; en somme Amethyste est un concentré de technologie…
Les composants ont eux aussi été sélectionnés sans la moindre concession.
Nomenclatures, référencement interne des composants, et le câblage des circuits peut commencer.
Pour trois Amethyste, au final ce sera presque un millier de constituants.
L’étape suivante est le test du montage, qui vérifie la théorie des schémas.
C’est le premier passage à l’oscilloscope.
Tandis que les premières pièces reviennent de l’atelier d’anodisation.
Quelques mots sur la teinte particulière des façades.
Réalisée par anodisation “dure”, AOD, nous souhaitions que cette teinte s’harmonise à la fois avec le noir satiné du reste des coffrets, et avec le la teinte champagne de la contre-face en retrait.
Le but était aussi que la captation de la lumière (réflexion à travers la couche de traitement) fasse vivre la couleur au gré des éclairages.
Trois essais ont donc été réalisés afin de choisir l’épaisseur du traitement appliqué, en l’occurrence une AOD de 35 microns.
C’est avec l’assemblage que tout ce qui a été pensé se matérialise.
Enfin, la première mise sous tension…..
Et le coeur d’Amethyste s’illumine.
Ainsi est né Amethyste, et nous espérons que ce voyage dans l’intimité de sa construction vous a plu.
Vu en une page, cela semble couler de source, mais conception et construction d’un tel appareil en si peu de temps est une gageure énorme.
Munich, 18 mai 2023